KHATRY EDDOUH, CHEF DE LA DÉLÉGATION DES NÉGOCIATEURS SAHAROUIS : : «Notre démarche répond parfaitement au cadre défini par lONU»
Lesoir; le Lundi 3 Decembre 2012Le chef
de la délégation des négociateurs sahraouis a annoncé, hier, la pleine
disponibilité du Front Polisario à poursuivre le processus de
négociations avec le Maroc sous lauspice de lOrganisation des Nations
Unies. Khatry Eddouh, qui préside également le Parlement de la RASD, a
appelé la communauté internationale à une prise de conscience urgente
afin de lever le statu quo qui pèse sur le dossier du Sahara Occidental.
Le Front Polisario sengage à poursuivre le processus de négociations
avec le Maroc dans le cadre des modalités qui seront prochainement
définies par lOrganisation des Nations Unies. Khatry Eddouh, chef de la
délégation des négociateurs sahraouis et président de lAssemblée de la
République arabe sahraouie démocratique, a réitéré, hier, cet
engagement. «Nous avons tenu, depuis 2007, quatre rounds de négociations
officiels et 9 autres informels. Ce processus, qui sest déroulé sous
les auspices de lONU, a pris fin au terme de la visite de Christopher
Ross dans la région et la présentation dun rapport devant le Conseil de
sécurité. Lenvoyé personnel du secrétaire général de lONU estime quil
est nécessaire daller vers un nouveau cadre de négociation. Cette
nouvelle approche na pas encore été définie, nous savons juste quil
donnera la priorité à des négociations directes avec une implication
effective de pays influents. Nous sommes pour la poursuite de ce
processus mais il est important de rappeler quaucune solution juste et
définitive de ce conflit ne saurait se réaliser en dehors de la volonté
du peuple sahraoui», a indiqué Khatry Eddouh au cours dune conférence
animée au siège du Centre dinformation sahraoui à Alger. Selon lui, les
actions politiques et diplomatiques menées par le Front Polisario depuis
le début du conflit «répondent parfaitement au cadre défini par lONU».
«Toutes nos propositions de sorties de crise sont en adéquation avec les
résolutions pertinentes des Nations Unies», a-t-il également assuré en
rappelant, notamment, la proposition de règlement du conflit proposée
par la RASD.
Les réalités de Ross
Evoquant la teneur du rapport présenté par Christopher Ross, le 28
novembre, devant le Conseil de sécurité, le négociateur en chef a dit
avoir relevé une série de points qui conforte la position politique du
Front Polisario. «Nous étudions actuellement le rapport de lambassadeur
Ross. Mais dès la première lecture, nous avons constaté quil évoque
clairement la répression qui sévit dans les territoires occupés par le
Maroc. Lenvoyé personnel du secrétaire général de lONU fait état des
manifestations qui ont eu lieu avant, pendant et après sa visite,
manifestations que les forces doccupation marocaines ont gérées par la
violence. Il évoque également les slogans scandés par les populations
sahraouies qui faisaient clairement référence à lautodétermination et à
lindépendance du Sahara Occidental. La question de la révision du
statut et des prérogatives de la Minurso (Mission des Nations Unies pour
lorganisation dun référendum au Sahara Occidental). Cest encore une
de nos principales revendication pour assurer la protection des
Sahraouis qui vivent dans les territoires sous occupation du Maroc.»
Il faut aider le Maroc
Le président de lAssemblée sahraouie a estimé que la communauté
internationale peut encore jouer un rôle important dans le règlement du
conflit du Sahara Occidental. «Il faut quil y ait une prise de
conscience sérieuse et urgente de la part de la communauté
internationale. Lengagement de certains pays, notamment la France et
lEspagne, savérera crucial à lavenir.» Khatry Eddouh a également
lancé un appel aux «Etats influents» afin quils aident le Maroc à
«changer de stratégie». «Voilà quatre décennies que le Maroc na connu
aucun développement socioéconomique à cause de leffort de guerre. Le
conflit du Sahara Occidental pèse sur léconomie, la société et
lensemble de la classe politique. Il est temps que le Maroc change de
stratégie. Certains pays influents doivent laider à changer.»
Tarek Hafid
Categorie(s): actualités
Auteur(s): Tarek Hafid